
Après plus de quatre années de travaux en synergie, la déconstruction et la dépollution du site de la Société de la Raffinerie de Dunkerque (SRD) entrent dans leurs dernières phases. Les équipes de Colas, Colas Environnement, Premys ou encore SPAC ont été mobilisées. A la livraison, les 90 hectares ainsi déconstruits et dépollués pourront alors accueillir de nouvelles activités. Maquette numérique, revalorisation de 200 000 tonnes de matériaux, développement d’une unité d’extraction sous vide spécifique fonctionnant 24h/24… Un large éventail des savoir-faire de Colas contribue à la réussite de ce projet hors norme.
Dépollution à grande échelle
Datant de 1932, rasée pendant la Seconde Guerre mondiale puis reconstruite, la Raffinerie de Dunkerque est ensuite devenue une usine de bitume et huiles. Rachetée par Colas en 2010, elle ferme finalement ses portes en 2015. En tant que dernier exploitant de la raffinerie, le Groupe doit déconstruire l'installation et dépolluer le site. Les travaux démarrent en 2017.
« Nous avons mis en place tous les moyens nécessaires pour déconstruire et dépolluer le terrain le plus vite possible, avec l’appui des différentes expertises de nos filiales. C’est un projet qui nous permet de démontrer notre responsabilité sociétale » Jérôme Grigi, directeur de projet SRD, Colas.
En effet, le temps presse pour engager au plus vite la reconversion industrielle. “Plus vite nous réalisons les travaux, plus vite une nouvelle activité et des emplois pourront être créés”, résume Mélanie Barcet, alors présidente de Management Conseil Dépollution, structure créée par Colas spécialement pour ce projet. Une partie des parcelles seront restituées au Grand Port Maritime de Dunkerque (GPMD), le propriétaire du terrain, courant 2023 et les dernières parcelles du site devraient être restituées au fin 2024. Sur un site d’une telle envergure – 90 hectares-, ce délai d’exécution relève du record.
Opérations en synergie
Cette performance est due à la très bonne synergie entre la dizaine de filiales de Colas. La déconstruction et la dépollution ont été modélisées et étudiées grâce à une maquette numérique (BIM) lauréate du trophée du BIM d’Or. Pas moins de 60 000 plans ont été compilés et analysés pour cartographier le site et ainsi élaborer différents scénarios de dépollution et de déconstruction.
Car le site, son histoire et ses dimensions hors normes recèlent de nombreuses surprises. La raffinerie ayant été bombardée pendant la Seconde guerre mondiale, les équipes ont été sensibilisées à la découverte d’obus. De l’amiante a aussi été diagnostiquée sur le site, que Premys se charge d’éliminer.
Autre particularité du chantier, une unité d’extraction sous vide, de conception Colas Environnement, et fabriquée par les équipes de SPAC. Fonctionnant en continu, elle peut traiter in-situ (sans excaver les sols) environ 60 000 tonnes de terres en 9 mois… Conçue sur mesure, à la hauteur de la taille du chantier et unique en France, elle a la particularité d’être mobile, de fonctionner H24, de maîtriser le risque d’explosion induit par les gaz aspirés et de pouvoir traiter les polluants en autothermie (l’énergie dégagée par la destruction des polluants permet de maintenir le traitement sans consommer d’électricité).
43 000 tonnes de ferrailles et 200 000 tonnes de gravats du chantier ont été revalorisées
L’économie circulaire s’est aussi imposée comme une règle sur le chantier. Depuis le début des opérations, tous les produits de déconstruction ont été revalorisés : les aciers notamment, avec l’équivalent de 5 tours Eiffel de ferrailles récupérées. 200 000 tonnes de gravats ont aussi été réutilisées, sur site ou bien dans d’autres chantiers routiers.
Une fois les travaux de dépollution terminés, le Grand Port Maritime de Dunkerque pourra consacrer la zone à de nouvelles activités.