
Colas est présent sur « l’île rouge » depuis près de soixante-dix ans. Dans ce pays qui doit relever les défis conjugués du changement climatique et de la croissance économique, Colas est aujourd’hui plus que jamais un acteur du développement durable du territoire à Madagascar.
Projets de transport par câble dans la capitale et construction d’immeubles, fourniture d’enrochements pour l’extension du port de Toamasina, réhabilitation de routes nationales : la RN6 au nord-ouest, la RN13 au sud… « Nous sommes mobilisés aux quatre coins de l’île sur des projets structurants, résume le directeur général, Richard Ferrazi. C’est une reconnaissance de notre expertise, mais aussi de notre approche responsable du métier. » Désenclaver les territoires, créer de l’emploi, préserver l’environnement, sont autant de contributions de Colas au développement de l’île. Pour les populations rurales, encore majoritaires, les infrastructures de transport jouent un rôle vital. Or, si le réseau routier s’étend sur 30 000 km, il n’est que partiellement revêtu, et de nombreuses sections sont en mauvais état.
Relier les territoires
Aux abords d’Ambilobe, dans le nord de Madagascar, une file de voitures, tuk-tuks jaunes et taxis-brousse, s’allonge à vue d’œil sur la RN6. Un camion s’est embourbé dans une ornière d’au moins un mètre de profondeur. Il faudra presque une heure, une corde, un autre camion, des pelles et une dizaine de volontaires, pour tracter le véhicule hors de ce piège de boue et le remettre en route. Une péripétie malheureusement récurrente et lourde de conséquences. « En saison des pluies, la route est pour ainsi dire impraticable, alors que c’est l’axe de livraison principal pour le commerce du cacao, sans parler du ravitaillement des villes en produits agricoles et de première nécessité », explique Balsama Andrianarisoa, conducteur de travaux principal. Cette route, il la connaît bien : depuis qu’il a rejoint Colas, en 1989, il a participé à cinq reprises à des travaux de réhabilitation sur différentes sections. En 2021, avec le soutien de Colas Projects, Colas a remporté un contrat en deux lots pour remettre à niveau 232 km entre Ambanja et Diego-Suarez.
Un défi humain et logistique
Depuis le début de l’année 2022, les installations se mettent en place sur le tracé de la RN6 et les équipes prennent leurs marques dans les bases vie, les ateliers, les centrales d’enrobage et les carrières. « Le chantier doit être livré en moins de trois ans. Pour relever ce défi, nous avons réalisé d’importants investissements en matériel, et nous devrons compter sur une mobilisation intense des collaborateurs », souligne le directeur du projet, Alain Chauvet. Au pic du chantier, plus de 1 000 collaborateurs seront à l’œuvre, recrutés localement pour la majorité d’entre eux. Les premières équipes constituées réalisent des travaux préliminaires sur les sections les plus abîmées, afin de faciliter, entre autres, la circulation du matériel et le transport des matériaux. Les engins de chantier ont déjà presque tous été acheminés par la mer – un choix plus rapide et plus fiable que le transport sur les routes intérieures de l’île. Les matériaux, eux, sont extraits localement, au plus près de la route à construire. Trois carrières seront exploitées pour fournir les matériaux nécessaires : plus d’un million de tonnes.
Environnement sensible
La première installation de concassage opérationnelle se situe hors de l’agglomération d’Ambilobe et à quelques kilomètres seulement du parc national de l’Ankarana. Une zone protégée qui abrite une formation géologique unique : les « tsingys ». Quelques-unes de ces aiguilles grises sont visibles depuis la carrière. « Le parcours de la RN 6 s’inscrit dans un environnement sensible, rappelle Harisoa Ratovonirina, responsable HSSE (hygiène, sécurité, social, environnement) sur le lot 2 du projet. Nous sommes particulièrement vigilants sur l’impact de nos travaux et de nos industries, à court et à long terme. » L’emplacement des carrières et des zones d’emprunt a été soigneusement étudié, les sites seront remis en état et reboisés à l’issue des travaux. Sur les installations pérennes, la démarche responsable est encore plus poussée. C’est le cas à la carrière d’Ambokatra, près de Toamasina, sur la côte est de l’île. Sur ce site exploité par Colas depuis de nombreuses années, une centrale solaire a été installée début 2022, avec un système de stockage d’énergie qui permet l’alimentation du site en dehors des heures d’ensoleillement – un incontournable pour cette carrière qui tourne de 6 heures à 21 heures. Le système devrait éviter chaque année l’émission de 90 tonnes de CO2.
Développement durable
Avec 2800 heures d’ensoleillement par an, l’île de Madagascar est une bonne candidate pour l’énergie solaire. Les panneaux solaires se multiplient d’ailleurs un peu partout dans le pays, où les besoins en énergie augmentent en permanence. Dans la capitale Antananarivo, notamment, la population est en forte croissance et la ville s’étend au rythme des projets de construction de résidences et d’immeubles de bureaux. De nombreuses grues s’activent au-dessus du quartier d’affaires, encore inexistant avant l’an 2000. C’est Colas qui a construit, entre autres, la tour la plus haute, 30 étages, où siègent plusieurs entreprises internationales. Et la filiale n’a pas fini de développer le quartier… « Notre carnet de commandes est rempli pour les prochains semestres, observe Alain Roger, chef de centre Bâtiment. L’activité Bâtiment est très développée, et Colas a imposé ses méthodes et standards de qualité et de sécurité. » Les équipes viennent de livrer le gros œuvre d’un futur centre commercial, avec un bilan irréprochable : zéro accident, délais tenus.
Mission : sensibilisation
Dans le bâtiment comme sur les autres chantiers, la sécurité reste un sujet prioritaire. Les clés du succès ? La formation de l’encadrement, et des « quarts d’heure » quotidiens et obligatoires, en malgache, pour l’ensemble des équipes. « Nous assumons vis-à-vis de nos collaborateurs une responsabilité qui dépasse les règles de sécurité classiques sur chantier », note Benoît Turpain, chef de service QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement). Un réseau de médecins employés par Colas assure une prise en charge des collaborateurs et organise régulièrement des opérations de sensibilisation auprès des équipes, sur la prévention de maladies et, plus récemment, le vaccin du Covid-19.
En véritable acteur social, à Madagascar, Colas contribue régulièrement à des actions de solidarité, et soutient le programme d’éducation environnementale du Lemurs’ Park. Depuis 1950, environ 45 % des forêts naturelles de l’île ont disparu. « Nous sensibilisons à cet enjeu crucial qu’est la déforestation. L’avenir de Madagascar en dépend », conclut Richard Ferrazi.