Hanoï à l’ère du métro

Hanoï, ce sont 7,6 millions d’habitants et sans doute autant de deux-roues, le moyen de déplacement favori et parfois familial des Vietnamiens.  Entre 1995 et 2005, le trafic de deux-roues a été multiplié par six, et celui des automobiles par trente, avec les conséquences environnementales et sanitaires qui en découlent. Un phénomène qui prend de l’ampleur avec la hausse du nombre d’habitants. Pour répondre à cette crise des transports, le gouvernement a initié en 2011 un plan directeur visant à construire huit lignes de métro dans la capitale d’ici à 2050.

Colas Rail participe à la construction de la ligne numéro 3 pour le compte du Hanoi Metropolitan Railway Management Board. Le tracé de plus de douze kilomètres relie le centre historique à l’extrémité Ouest de la ville. Les travaux portent sur la pose de voies ferrées en viaduc et souterraines, l’installation d’équipements électromécaniques dans les stations, l’alimentation en énergie ainsi que l’aménagement du dépôt pour la maintenance des trains situé en bout de ligne. Sur ce dernier lot, Colas Rail intervient en consortium avec Alstom et Thalès. 

En première ligne

La nuit tombée, les principales artères d’Hanoï se vident et laissent place à des engins de chantier qui viennent stationner le long du viaduc. Cent mètres de voies sont ainsi installés chaque soir par une vingtaine de Compagnons.  La mise en œuvre du béton est effectuée la nuit pour que les engins de chantier ne gênent pas le trafic qui est déjà très dense en journée. Pour réaliser la ligne 3 du métro d’Hanoï, 32 kilomètres de voies au total seront installés par Colas Rail :  7 kilomètres au dépôt, 17 kilomètres sur viaduc et 8 kilomètres en tunnel.  Une fois terminée, la ligne de métro reliera la gare centrale à trois grandes universités de la ville, en desservant les principaux sites culturels comme le temple de la littérature, situé dans le centre historique. On estime à 8 600 le nombre de passagers par heure et par direction qui emprunteront la ligne 3.

Une autre réalite

Douze stations jalonneront la ligne, soit une station par kilomètre. Le second lot remporté par Colas Rail concerne l’installation des équipements électromécaniques dans les stations : systèmes de ventilation et de désenfumage, traitement de l’air, protection et détection incendie, escaliers mécaniques et ascenseurs, et système de relevage des eaux.

Dans le cadre du chantier, les compagnons peuvent se déplacer dans le bâtiment et, grâce à la projection 3D des équipements électromécaniques à installer, peuvent en vérifier le bon emplacement et les dimensions. Cette innovation, baptisée Holobim, a été développée par une start-up soutenue par Colas Rail et testée sur deux projets dans le monde : la ligne 3 du métro d’Hanoï et le chantier du métro de Rennes en France. L’Holobim est particulièrement adaptéeaux travaux souterrains souvent plus complexes en raison du nombre d’interfaces plus important. 
 

Changement d'ère

Sur la partie système du métro (matériel roulant, signalisation et télécommunications), Colas Rail collabore avec plusieurs groupes français : Alstom, Thalès au sein d’un consortium ainsi que Systra pour l’ingénierie. Dans le cadre de ce dernier contrat, Colas Rail fournit les courants forts ainsi qu’une quarantaine d’équipements pour la maintenance des rames (lavage et entretien des bogies) dans le dépôt situé à Nhon, à l’ouest d’Hanoï.  À cela, s’ajoute le suivi de garantie pendant deux ans. Avec ce premier projet dans le pays, Colas Rail entend se faire une place comme un partenaire de choix au Vietnam, face à une concurrence asiatique bien implantée. Très attendue, la ligne 3 redonnera du souffle à Hanoï dans sa course effrénée.